Ce sera la troisième plus grande centrale solaire thermique au monde sur un site industriel : le projet a été présenté mercredi à la malterie à Issoudun. Les travaux auront lieu en 2019 avec le soutien de l’ADEME
La malterie d'Issoudun est l'un des dix sites de production en Europe de la société Boortmalt, filiale exclusive de la coopérative Axéréal. La production de malts de qualité est destinée aux brasseurs, distillateurs et micro-brasseurs. Boortmalt est notamment leader au Royaume Uni et en Irlande où ses malts à whisky et malts spéciaux sont particulièrement appréciés.
« Notre entreprise consomme beaucoup d'énergie pour alimenter nos unités de séchage d'orge. Nous nous sommes engagés sur nos dix usines en Europe à réduire d'ici cinq ans notre consommation en eau de 50 % et à passer à 60 % d'énergies renouvelables d'ici 2030 », explique Yvan Schaepman, directeur général de Boortmalt. Dans cet objectif, la société a fait installer une chaudière biomasse en 2012 qui couvre un quart des besoins en énergie. Le projet a été soutenu à l'époque par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) à hauteur de 800 000 euros.
Pour aller plus loin, la société Boortmalt va investir en 2019 6 millions d'euros dans une centrale solaire thermique. Environ 15 000 m2 de capteurs vont être installés sur 3 ha répartis sur quatre parcelles, ce qui en fera la troisième plus grande installation de ce type au monde pour un site industriel. « Le chantier va durer six mois, d'avril à octobre 2019 », précise Arnaud Susplugas, président directeur des investissements chez Kyotherm, un investisseur spécialisé dans le financement et la structuration de projets de production de chaleur renouvelable et d'économie d'énergie.
Moins de rejets de Co2
La puissance de cette centrale solaire sera d'environ 12 MW. « Elle devrait fournir entre 10 et 15 % de nos besoins énergétiques, ce qui fait qu'après 2019, nous utiliserons 50 % d'énergies renouvelables », se réjouit Yvan Schaepman. La mise en service de cette centrale solaire va permettre de réduire la consommation de gaz naturel et ainsi d'éviter environ 2000 tonnes d'émission de CO2 par an. C'est pour cette raison que le projet bénéficie à nouveau du soutien de l'ADEME qui va apporter une subvention de 3 millions d'euros et une avance remboursable de 531 000 euros sur un coût total du projet d'environ 6 millions d'euros.
Une convention en ce sens a été signée mercredi matin sur le site issoldunois. « Cette signature marque le soutien de l'ADEME à cet ambitieux projet et plus largement au développement de la filière solaire thermique industrielle en France. Nous avons un fonds chaleur de 300 millions d'euros. Je fais des sites industriels une de mes priorités », a indiqué Arnaud Leroy, président de l'ADEME. La malterie d'Issoudun est le deuxième plus gros projet soutenu cette année par l'ADEME en région Centre après le réseau chaleur de la Ville de Tours (9 millions d'euros).
« Sans le soutien de l'ADEME, ce projet n'aurait pas été possible », souligne Arnaud Susplugas en raison d'un surcoût à l'investissement et du prix encore relativement bon marché du gaz naturel, ce qui ne devrait pas durer, d'où la décision de la société Boortmalt. Et son directeur général a encore d'autres idées pour atteindre l'objectif de 60 % d'énergies renouvelables qu'il s'est fixé.
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