Gand débat
La CGT lance aujourd’hui une nouvelle mobilisation qui se veut une réponse au grand débat organisé par l'exécutif qu'elle boycotte, préférant réclamer «sur le bitume» hausse des salaires et justice fiscale, des revendications entendues aussi chez les «gilets jaunes».
Avec le débat national, «toutes les questions sont pipées et portent en germe la volonté de poursuivre une politique libérale», estime Catherine Perret, une des dirigeantes du syndicat.
D'ailleurs, la CGT a annoncé qu'elle ne se rendrait pas à Matignon demain où le Premier ministre reçoit syndicats et patronat. A la place, la CGT organise cette première journée de mobilisation de l'année, associée avec Solidaires, des organisations de Force ouvrière et avec le soutien du NPA, du PCF et de la France insoumise.
Des préavis de grèves ont été déposés notamment dans la fonction publique (DGCCRF), à la RATP ou à la SNCF, et des manifestations sont prévues un peu partout en France. Sans citer la CGT; Eric Drouet, l’une des figures des Gilets jaunes, a appelé ce mardi à une «grève générale.»
Côté syndical, des contacts ont eu lieu en tout début d'année entre Philippe Martinez et ses homologues de la CFDT et de Force Ouvrière. Mais ils n'ont à nouveau pas réussi à s'entendre sur une mobilisation commune.
«On a discuté notamment sur ce qu'on pouvait faire sur les salaires dans les entreprises. A la fin, il y avait (...) forcément une grève, ce n'était pas notre objectif», a expliqué Laurent Berger (CFDT), qui préfère participer au grand débat proposé par l'exécutif.
Medef trop tranquille
Force ouvrière, qui a changé de leader en novembre après une crise interne, ne sera pas non plus de la partie.
Outre cette journée, la CGT propose d'organiser toutes les semaines des «mardis d'urgence sociale» et a mis en ligne des «cahiers d'expression revendicative».
Ces initiatives sont une sorte de réponse au mouvement des Gilets jaunes. Sur France 3, Philippe Martinez a expliqué que «les convergences (...) existent déjà, il y a une trentaine de départements où il y aura des défilés jaunes et rouges» ce mardi, a-t-il assuré dimanche. La CGT prévoit déjà une nouvelle journée nationale à la mi-mars.
Si lors des précédentes manifestations, la politique «libérale» d'Emmanuel Macron était la principale cible, cette fois, les critiques se focalisent sur le patronat. «Dans un pays où les 40 plus grandes entreprises versent 57,4 milliards d'euros à leurs actionnaires, il ne faut pas uniquement frapper à la porte du gouvernement», a insisté M. Martinez dans Politis, réclamant la suppression des aides publiques aux entreprises (CICE, exonérations).