EMPLOI
Syndicats et patronat se retrouvent ce jeudi pour une première réunion de négociations
sur l’assurance chômage.
Le gouvernement veut élargir aux indépendants et à davantage de démissionnaires, mais avec des ambitions revues à la baisse. La feuille de route du gouvernement a été livrée mi-décembre et les syndicats vont phosphorer jusque mi-février. Une fois la copie rendue, s’ils s’entendent, le gouvernement reprendra ce qui lui convient. Le tout sera ficelé dans un projet de loi, qui traitera aussi de la formation professionnelle et de l’apprentissage, et annoncé pour le printemps.
Pendant sa campagne, le candidat Macron avait promis de nouveaux droits pour les indépendants et ceux qui démissionnent de leur emploi, comme une forme de contrepartie à la loi Travail. Depuis, les ambitions ont été revues à la baisse. Cet automne, Emmanuel Macron avait déjà resserré le filet
pour les démissionnaires : en dehors des cas déjà prévus (70.000 démissionnaires sont bénéficiaires chaque année), il faudra avoir un projet professionnel défini pour recevoir les allocations chômage.
Le « programme de travail » adressé mi-décembre évoque pour les démissionnaires une indemnisation chômage « plus courte », une allocation « plafonnée », une « fréquence quinquennale »...
Les syndicats doivent également se pencher sur l’indemnisation des indépendants, question complexe qui concerne plus de 3 millions de personnes. Les plateformes telles Uber ou Deliveroo, pourraient être mises à contribution, via une cotisation.
« Explosion de CDD »
Autre sujet en débat : la lutte contre la précarité. Entre « 2000 et 2014, les embauches de CDD de moins d’un mois ont augmenté de 140% » et «cette situation a un impact notable sur la situation de l’assurance chômage », note le gouvernement dans son document de travail.
Mais, il a pour l’heure remisé au placard le « bonus malus », qui hérisse le patronat, tout en expliquant être prêt à le ressortir si aucune proposition n’émanait des discussions.
Jean-Claude Mailly (FO) qui prône un « bonus malus » pénalisant les entreprises abusant des contrats courts, a appelé Emmanuel Macron à ne pas « avoir la promesse sélective ».
« Les contrats courts de moins d’un mois explosent, il faut que les entreprises assument leurs responsabilités », estime le leader de la CFDT, Laurent
Berger. Autre thème à être abordé, le plus explosif, le contrôle des chômeurs.
Là aussi une promesse de campagne, puisque Emmanuel Macron avait annoncé vouloir multiplier par cinq les équipes de contrôles.
La ministre du Travail a récemment confirmé qu’il fallait « renforcer les sanctions » à « l’encontre des chômeurs fraudeurs », ce qui n’est pas au goût notamment de la CGT.
Déborah Claude (AFP)
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